Le Salvador continue de faire figure de pionnier dans l’adoption des cryptomonnaies à l’échelle nationale. Après avoir été le premier pays au monde à reconnaître le Bitcoin comme monnaie légale en 2021, le gouvernement salvadorien vient d’annoncer la création d’une nouvelle ferme de minage entièrement alimentée par de l’énergie géothermique. Cette infrastructure s’inscrit dans une stratégie à long terme visant à développer un écosystème crypto durable, autonome et ancré dans les ressources naturelles du pays.
Située à proximité du volcan Tecapa, cette ferme de minage repose sur un modèle énergétique entièrement vert. Grâce à l’activité volcanique intense dans la région, l’État salvadorien exploite la chaleur naturelle du sous-sol pour produire de l’électricité sans émissions de carbone. L’énergie géothermique, déjà utilisée dans le pays pour alimenter une partie du réseau électrique national, devient ici un levier stratégique pour l’innovation technologique.
La ferme comprend plusieurs rangées de machines de minage ultra-modernes, capables de résoudre les équations cryptographiques complexes nécessaires à la validation des transactions sur le réseau Bitcoin. L’initiative, soutenue directement par l’Institut salvadorien de l’électricité géothermique (LaGeo), vise à concilier deux objectifs : profiter des ressources naturelles pour alimenter une industrie en forte croissance, et positionner le Salvador comme un acteur crédible du minage responsable à l’échelle mondiale.
Le président Nayib Bukele, très actif dans la promotion du Bitcoin, a salué cette nouvelle étape comme une preuve supplémentaire de la viabilité du modèle économique basé sur la crypto. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a affirmé que le pays était « en train de montrer au monde que Bitcoin et écologie ne sont pas incompatibles ». Ce discours s’oppose aux critiques régulièrement adressées à l’industrie du minage, souvent accusée de consommer une énergie excessive et polluante.
La ferme est conçue pour être évolutive. À son ouverture, elle comptera plusieurs centaines de machines, mais le projet prévoit une expansion progressive sur les trois prochaines années. En fonction des rendements énergétiques et de la performance du marché, d’autres sites pourraient être développés autour des volcans actifs du pays. Le Salvador dispose d’un potentiel géothermique énorme, encore largement inexploité, qui pourrait faire de lui une plaque tournante du minage vert dans la région.
D’un point de vue économique, cette nouvelle infrastructure devrait aussi contribuer à la création d’emplois locaux, notamment dans les secteurs de l’ingénierie, de la maintenance et de la cybersécurité. Le gouvernement assure qu’il investira également dans la formation technique des jeunes Salvadoriens, afin qu’ils puissent participer pleinement à cette nouvelle industrie. À moyen terme, l’objectif est d’attirer des entreprises étrangères intéressées par un environnement fiscal avantageux et une énergie propre.
Sur le plan géopolitique, cette initiative s’inscrit dans la stratégie du Salvador de s’émanciper des modèles économiques traditionnels. En réduisant sa dépendance au système financier mondial et en misant sur la blockchain, le pays cherche à renforcer sa souveraineté économique. L’usage du Bitcoin comme outil de réserve nationale, combiné à une production locale d’unités numériques par le minage, représente une expérimentation unique sur la scène internationale.
Le projet a cependant ses détracteurs. Certains économistes alertent sur les risques liés à la volatilité du Bitcoin et à la dépendance croissante d’un pays entier à une technologie encore jeune et non universellement acceptée. D’autres s’interrogent sur la rentabilité réelle d’un tel investissement, surtout en période de baisse du prix du Bitcoin. Le gouvernement répond en soulignant que l’énergie utilisée aurait été produite de toute façon, et qu’elle est bien moins coûteuse que l’énergie issue de combustibles fossiles.
Les défenseurs du projet insistent sur le fait qu’il s’agit d’un pari sur l’avenir. En misant sur l’innovation, les ressources naturelles et une vision à long terme, le Salvador cherche à transformer son image, souvent associée à l’instabilité, en un symbole de modernité et de résilience. La ferme géothermique de minage devient ainsi un outil de soft power, une vitrine technologique destinée à séduire les investisseurs étrangers, les entrepreneurs du Web3 et les défenseurs des énergies renouvelables.
À l’échelle du marché crypto, cette annonce a été bien accueillie. De nombreuses figures influentes, dont des investisseurs et fondateurs de projets blockchain, ont exprimé leur soutien au Salvador. Certains envisagent déjà de déplacer leurs activités ou de créer des partenariats locaux. En combinant énergie verte, régulation favorable et volonté politique, le pays crée un environnement unique qui pourrait inspirer d’autres nations.
Analyse de l'équipe NVnews :
Le Salvador poursuit sa transformation numérique avec audace et détermination. En créant une ferme de minage alimentée à 100 % par énergie géothermique, le pays montre qu’il est possible de concilier innovation technologique et responsabilité écologique. Ce modèle, encore isolé, pourrait devenir une référence si les résultats sont à la hauteur des ambitions. Reste à voir si la stratégie tiendra dans le temps face à la volatilité des marchés et aux enjeux géopolitiques liés aux cryptomonnaies.
"L'équipe NVNews"
Le Salvador annonce une nouvelle ferme de minage alimentée à 100 % par énergie géothermique.