Dans un contexte où la course à l’exploration spatiale prend un nouveau souffle, la Chine s’apprête à franchir une étape majeure avec le lancement imminent du télescope spatial Xuntian, surnommé par certains "le Hubble chinois". Fruit de plus d’une décennie de recherche et de développement, cet instrument d’observation astronomique de nouvelle génération a récemment terminé avec succès sa batterie de tests, et devrait rejoindre l’espace d’ici la fin de l’année 2025.
Le nom "Xuntian" signifie "Observer les cieux" en mandarin, une dénomination poétique qui reflète bien les ambitions scientifiques et stratégiques du projet. Ce télescope, qui sera placé en orbite terrestre basse, est conçu pour effectuer des observations à grande échelle du ciel, avec une résolution comparable à celle du légendaire télescope américain Hubble, mais avec un champ de vision environ 350 fois plus large. Un atout de taille qui lui permettra de cartographier le cosmos avec une efficacité inédite.
Développé par l’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) en collaboration avec l’Académie chinoise des sciences, le Xuntian est doté d’un miroir primaire de 2 mètres de diamètre, d’instruments de pointe en optique et spectroscopie, et d’un système de correction active pour compenser les distorsions liées à l’environnement spatial. Il sera capable de collecter des données dans les domaines de l’ultraviolet, du visible et du proche infrarouge.
Mais ce qui rend Xuntian véritablement unique, c’est sa capacité à opérer en tandem avec la station spatiale chinoise Tiangong. En effet, contrairement à Hubble, qui nécessite des missions complexes pour sa maintenance (comme ce fut le cas avec la navette spatiale américaine), le Xuntian pourra s’arrimer périodiquement à Tiangong pour des interventions techniques, des mises à jour ou des réparations. Cette modularité représente une avancée significative en matière de durabilité et de flexibilité opérationnelle.
Les objectifs scientifiques du Xuntian sont ambitieux. Il s’agira notamment de :
- Réaliser une cartographie précise de l’Univers observable, incluant la répartition des galaxies et des amas de galaxies ;
- Étudier la matière noire et l’énergie sombre, les deux grandes inconnues de la cosmologie moderne ;
- Observer l’évolution des étoiles, des exoplanètes, des supernovæ, et des trous noirs ;
- Compléter les données des autres télescopes internationaux pour enrichir les bases de données astrophysiques mondiales.
En termes de performances, Xuntian promet de produire chaque jour plusieurs térabytes de données, qui seront analysées par un réseau de centres de traitement en Chine et dans d'autres pays partenaires. L’Empire du Milieu affirme vouloir partager une partie des données avec la communauté scientifique internationale, dans un esprit d’ouverture – bien que certains observateurs restent prudents face à cette promesse.
Sur le plan technologique, les ingénieurs chinois ont conçu le télescope pour qu’il puisse fonctionner au moins dix ans en orbite, avec des composants redondants et une protection renforcée contre les rayons cosmiques et les variations thermiques. Le système optique a été testé dans des chambres à vide simulant l’environnement spatial, et les résultats ont montré une stabilité de l’image exceptionnelle, même en conditions extrêmes.
L’annonce du lancement de Xuntian n’est pas seulement un jalon scientifique : c’est aussi un signal géopolitique. En effet, en l’absence de participation de la Chine aux grands projets internationaux comme le télescope James Webb (dirigé par la NASA et l’ESA), Pékin mise sur ses propres infrastructures pour s’imposer comme un acteur majeur et indépendant de l’astronomie spatiale.
Le calendrier prévoit une mise en orbite du télescope par une fusée Longue Marche 5B, depuis le centre spatial de Wenchang, sur l’île de Hainan. Après une phase de calibration de plusieurs mois, les premières images devraient être publiées courant 2026. Les scientifiques chinois espèrent rapidement rivaliser – voire surpasser – certaines performances obtenues par Hubble, notamment en termes de couverture du ciel profond.
Les réactions dans la communauté scientifique internationale sont partagées entre prudence et excitation. De nombreux chercheurs saluent l’arrivée d’un nouvel instrument de cette envergure, qui pourra combler certaines lacunes d’observation, surtout dans l’hémisphère oriental. D’autres, en revanche, s’interrogent sur l’accessibilité réelle des données et sur l’usage stratégique qui pourrait en être fait, notamment en termes de prestige scientifique ou d’influence diplomatique.
Quoi qu’il en soit, le lancement de Xuntian confirme la montée en puissance de la Chine dans le domaine spatial. En parallèle des missions lunaires, martiennes et des projets de base lunaire en collaboration avec la Russie, Pékin construit brique par brique une présence complète et cohérente dans tous les grands domaines de l’exploration spatiale moderne.
Analyse de l’équipe NVNews :
Le télescope Xuntian illustre à la fois la maturité technologique de la Chine et son ambition de jouer un rôle central dans l’astronomie du XXIe siècle. Avec une capacité d’observation hors norme et une architecture innovante, il pourrait révolutionner la cartographie céleste. Reste à voir si l’ouverture scientifique promise sera réelle ou sélective.
L'équipe NVNews
Le télescope chinois Xuntian finalise ses tests et sera lancé cette année pour concurrencer Hubble.