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Huawei dévoile un smartphone sans composants américains, 100% chinois, défiant les sanctions.

13 avril 2025 par
NVnews
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Dans un contexte géopolitique tendu, Huawei crée la surprise en dévoilant un nouveau smartphone entièrement conçu sans aucun composant américain. Une première dans l’industrie, qui marque un tournant majeur non seulement pour la marque chinoise, mais aussi pour l’ensemble du secteur technologique mondial. Ce nouveau modèle, baptisé pour l’instant Mate X5 Pro, symbolise l’autonomie industrielle de la Chine face aux sanctions imposées par les États-Unis depuis 2019.

Avec cet appareil, Huawei ne cherche pas simplement à proposer une alternative. L’objectif est clair : démontrer que l’innovation technologique n’est plus l’apanage des grandes entreprises occidentales, et qu’une nouvelle génération de smartphones "100 % made in China" est capable de rivaliser avec les leaders du marché sur tous les plans.

L’annonce a eu lieu lors d’un événement à Shenzhen, devant un public de journalistes, développeurs et partenaires industriels. Sur scène, les dirigeants de Huawei ont insisté sur un point : chaque composant, du processeur à la mémoire, en passant par l’écran, la batterie et même le système d’exploitation, a été conçu, fabriqué et assemblé sur le sol chinois. Aucun élément n’est issu d’une entreprise américaine ou dépendant de technologies sous embargo.

Au cœur de ce smartphone se trouve le nouveau processeur Kirin 9000S+, conçu par HiSilicon, la filiale semi-conducteur de Huawei. Gravé en 7 nm par l’entreprise chinoise SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation), ce processeur représente une prouesse technologique dans un pays encore considéré récemment comme dépendant de l’Occident pour les nœuds avancés de fabrication. Bien que certains analystes doutent de sa production à grande échelle, les premiers tests montrent des performances solides, proches des puces haut de gamme comme le Snapdragon 8 Gen 2.

L’écran OLED est quant à lui signé BOE, leader chinois de la fabrication de dalles. Il offre une résolution 2K, un taux de rafraîchissement adaptatif de 120 Hz et une colorimétrie précise, digne des meilleurs flagships. Côté mémoire, le smartphone embarque de la RAM LPDDR5 et du stockage UFS 4.0 produits par YMTC, autre acteur chinois majeur, lui aussi ciblé par les restrictions américaines.

La caméra, point fort traditionnel des smartphones Huawei, bénéficie d’un module principal de 50 MP équipé d’un capteur RYYB propriétaire, accompagné d’un téléobjectif périscopique de 10x et d’un ultra grand-angle de 13 MP. Le tout est dopé par l’IA de HarmonyOS, le système d’exploitation maison de Huawei, qui continue d’évoluer depuis sa séparation progressive d’Android.

HarmonyOS 4, présent sur ce nouveau smartphone, affiche une interface fluide, cohérente et bien intégrée. L’assistant vocal Celia, les fonctions de multitâche, les outils de productivité et l’écosystème connecté (tablettes, montres, PC) témoignent d’une approche ambitieuse pour concurrencer à terme l’écosystème Apple.

Le design du téléphone n’est pas en reste : lignes épurées, dos en verre mat ou en céramique selon les versions, bordures réduites, et une ergonomie repensée pour le confort. Il s’inscrit dans la continuité des Mate, mais avec une identité visuelle affirmée, soulignant l’indépendance du produit. Un petit logo “China Core” est gravé discrètement sur la tranche, clin d’œil revendiqué à son origine 100 % nationale.

Au-delà de l’aspect technologique, ce lancement est une déclaration géopolitique. Depuis plusieurs années, les sanctions américaines ont privé Huawei de l’accès aux services Google, aux puces de Qualcomm, ou encore à des technologies de lithographie de pointe. Ce smartphone envoie un signal fort : Huawei a trouvé des solutions locales pour contourner les blocages, et ouvre la voie à une industrie technologique chinoise de plus en plus autonome.

Les réactions à l'international ne se sont pas fait attendre. Certains observateurs y voient le début d’un “splinternet” technologique, où deux écosystèmes — l’un dominé par les États-Unis, l’autre par la Chine — pourraient évoluer en parallèle, avec des normes, des formats et des services de plus en plus distincts. Pour d’autres, c’est une prouesse qui témoigne de la résilience d’un géant frappé mais non abattu.

Sur le plan commercial, Huawei reste limité dans sa diffusion mondiale, mais pourrait bien renforcer son emprise sur les marchés émergents, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique, ou encore le Moyen-Orient. Des régions où la qualité prime parfois sur l’origine des composants, et où l’écosystème HarmonyOS trouve progressivement sa place.

Côté prix, le Mate X5 Pro se positionne sur le segment premium, autour de 999 € en conversion directe, mais pourrait bénéficier de subventions en Chine pour encourager l’achat de produits nationaux. Une stratégie déjà visible avec d’autres marques locales, dans un contexte de relance du patriotisme économique.

Reste la question des performances sur le long terme. Ce smartphone tiendra-t-il la cadence face aux appareils occidentaux qui bénéficient encore des puces gravées en 3 ou 4 nm ? L’absence d’accès à certaines API Google peut-elle freiner les usages à l’international ? Huawei semble confiant : avec ses propres services (AppGallery, Petal Search, Map, Pay…), la marque se construit un univers parallèle fonctionnel et cohérent.

Analyse de l’équipe NVNews :

Le nouveau smartphone 100 % chinois de Huawei marque un tournant historique dans la tech. Au-delà du défi industriel, c’est un signal politique fort et une démonstration de souveraineté technologique. L’appareil prouve qu’il est possible de concevoir un produit haut de gamme sans dépendance occidentale. Huawei, souvent sous-estimé depuis les sanctions, montre aujourd’hui qu’il n’a jamais cessé d’innover.

"L'équipe NVNews"

NVnews 13 avril 2025
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