L’exploration spatiale connaît un tournant décisif avec l’arrivée imminente d’un nouvel outil d’observation exceptionnel : Xuntian, le télescope spatial chinois, dont le lancement est prévu pour 2025. Conçu pour rivaliser avec le légendaire Hubble, ce télescope présente une particularité qui pourrait bouleverser l’astronomie moderne : une capacité de champ de vision environ 300 fois plus large que celle de son prédécesseur américain. Développé par l’Administration spatiale nationale de Chine (CNSA), Xuntian s’annonce comme l’un des instruments les plus puissants jamais mis en orbite pour scruter l’Univers.
Xuntian, dont le nom signifie "observer les cieux" en chinois, est le fruit de plusieurs années de recherche et de collaboration entre les plus grandes institutions scientifiques du pays. Il sera placé en orbite terrestre basse, aux alentours de 400 kilomètres d’altitude, ce qui lui permettra de voler en formation avec la station spatiale chinoise Tiangong. Contrairement à Hubble, qui devait être réparé par des missions de navette spatiale, Xuntian pourra être directement entretenu et mis à jour par les taïkonautes depuis Tiangong, offrant une longévité et une flexibilité accrues.
L’un des aspects les plus impressionnants du télescope réside dans sa capacité d’imagerie. Avec un miroir primaire de 2 mètres de diamètre – légèrement plus petit que celui de Hubble – mais un champ de vision gigantesque, Xuntian pourra capturer en un seul cliché des zones célestes entières qui auraient nécessité des semaines d’observation par Hubble. Cette performance permettra aux astronomes chinois de mener des recensements à grande échelle des galaxies, des étoiles et des exoplanètes avec une rapidité et une précision inédites.
Xuntian est équipé de plusieurs instruments scientifiques de pointe, dont une caméra à grand champ, un spectromètre multibande, un détecteur d’exoplanètes et un système de guidage de très haute précision. Il pourra observer dans les bandes visibles et ultraviolettes, ouvrant ainsi la voie à une multitude de recherches : étude de la matière noire, évolution des galaxies, formation des étoiles, et détection de supernovæ lointaines. De nombreux chercheurs estiment que le télescope pourrait jouer un rôle clé dans la validation de modèles cosmologiques encore débattus aujourd’hui.
Le lancement de Xuntian s’inscrit dans une stratégie plus large de la Chine visant à affirmer sa place de leader dans l’exploration spatiale. Après avoir posé un rover sur Mars, construit sa propre station spatiale et envoyé des sondes sur la Lune, la Chine démontre avec ce projet sa capacité à concurrencer les grandes puissances dans tous les domaines du spatial, y compris l’astronomie de pointe. Ce télescope représente aussi une alternative stratégique pour les chercheurs du monde entier, à l’heure où l’accès aux télescopes occidentaux devient de plus en plus compétitif.
Ce programme reflète également une volonté d’ouvrir la recherche astronomique à une échelle plus internationale. Selon les autorités chinoises, Xuntian pourrait être mis à disposition de la communauté scientifique mondiale, avec un système d’appels à projets semblable à celui de la NASA ou de l’ESA. Si cela se confirme, cela offrirait une nouvelle opportunité pour les scientifiques de divers pays d’accéder à un outil d’observation d’exception, sans dépendre des créneaux très limités des télescopes occidentaux déjà en service.
Techniquement, le plus grand défi reste de garantir la stabilité et la précision des observations. En orbite, Xuntian devra maintenir un pointage d’une finesse extrême pour capter des objets distants de milliards d’années-lumière. À cette fin, l’équipe d’ingénieurs chinois a mis au point un système de stabilisation avancé combinant gyroscopes, capteurs d’étoiles et micro-propulseurs. Ces dispositifs permettront au télescope de compenser les moindres vibrations, assurant une qualité d’image optimale pour chaque observation.
Le choix d’un champ de vision aussi vaste répond aussi à une évolution des besoins scientifiques. Aujourd’hui, les astronomes ne cherchent plus seulement à étudier en détail un objet céleste isolé, mais à comprendre des structures à très grande échelle : amas de galaxies, filaments cosmiques, cartographie de la matière noire. Xuntian, en photographiant des portions entières du ciel avec une haute résolution, apportera des données inédites pour ces nouvelles approches.
Le lancement du télescope est prévu à bord d’une fusée Longue Marche 5B, depuis le centre spatial de Wenchang. Une fois en orbite, il rejoindra une trajectoire synchronisée avec la station Tiangong, permettant une coordination étroite entre les observations scientifiques et les opérations logistiques. Cette capacité à entretenir et à mettre à niveau le télescope en orbite, comme le ferait un technicien sur Terre, représente un avantage considérable en matière de maintenance et d’évolution des équipements embarqués.
Analyse de l’équipe NVNews :
Xuntian n’est pas simplement une réponse à Hubble ou au James Webb. Il incarne une nouvelle vision de l’astronomie : plus rapide, plus large, plus collaborative. La Chine montre qu’elle peut non seulement suivre les pas des grandes agences spatiales, mais aussi innover dans la conception même des instruments. Ce télescope, avec son champ de vision immense et sa modularité, pourrait bien devenir un outil de référence pour la cartographie du ciel. Il reste à voir comment la communauté scientifique mondiale s’emparera de cette nouvelle plateforme, et si la coopération internationale s’intensifiera autour de cet ambitieux projet. Quoi qu’il en soit, Xuntian marque déjà l’entrée de la Chine dans le cercle fermé des puissances capables de faire progresser la connaissance de l’Univers à grande échelle.
L'équipe NVNews
Le télescope chinois Xuntian sera lancé en orbite en 2025 pour concurrencer Hubble avec une vue 300 fois plus large.